Le 30 juin 2025 nous donnons rendez-vous à Dijon au chercheurs et chercheuses de toutes disciplines intéressé.e.s par les transformations de nos sociétés en relation avec l'intelligence artificielle.
Cette journée se place dans le cadre de la Plateforme IA 2025, rendez-vous annuel de la recherche en intelligence artificielle et qui a lieu cette année au sein de l'université de Bourgogne, à Dijon, du 30 au 4 juillet.
Le collège HumaniSIA (Humanités Société et IA) de l'AFIA organise en effet une journée d'étude sur le thème Société et IA.
Cette journée fait l'objet d'un appel à contributions sur le thème de l'expertise artificielle.
Le collège Humanités Société et Intelligence Artificielle a été créé en novembre 2024 au sein de l'AFIA et a pour objectif de développer une communauté de chercheur.se.s venant de tous horizons et intéressé.e.s par la convergence des différents domaines de recherche autour des aspects éthiques, sociaux et environnementaux de l’intelligence artificielle.
Vous pourrez trouver tous les détails sur le collège HumaniSIA à cette adresse : Page Web du collège HumaniSIA sur le site de l'AFIA
Le thème de la 1ère journée "Société et IA" est : Expertise artificielle ? L’apparition des systèmes d’IA dans l’expertise
Ayant succédé à celle du conseiller, la figure de l’expert est de longue date installée dans nos sociétés, compte tenu du rôle important que celles-ci font jouer au savoir scientifique dans de nombreux secteurs. En effet, l’expert joue un rôle cardinal pour assurer les décisions qui orientent la stratégie des organisations privées et des institutions publiques : il est une des sources les plus légitimes pour instruire et conseiller les responsables de ces dernières, leur permettant d’espérer réduire et prévenir les risques tout en leur fournissant un socle pour assurer la prise de décisions. L’exercice des responsabilités serait aujourd’hui tout simplement impossible sans l’apport de l’expertise, dans des domaines aussi variés que la justice, la médecine, l’industrie, la défense, l’urbanisme, etc. Le point est bien attesté par les disciplines académiques dédiées à l’étude des organisations : la confiance en l’expertise représente à ce titre un ressort fondamental de leur fonctionnement.
Bien que les prises de décisions sont depuis longtemps assistées par des procédures enrôlant notamment des outils mathématiques impliquant les statistiques,
l’émergence puis le déploiement massif des systèmes d’IA dans la société sont toutefois susceptibles d’opérer certaines transformations dans cet ordre de faits :
dans quelles mesures, précisément modifient-ils les lignes installées ?
D’abord, de quelle manière l’efficience de ces systèmes se trouve-t-elle déjà enrôlée au service de l’expertise ?
Au nom de quels principes épistémologiques et de quelles valeurs une telle évolution se trouve-t-elle envisagée ?
Y a-t-il une continuité ou des discontinuités entre l’expertise réalisée par les humains et celle assistée par les systèmes d’algorithmes ?
Est-ce que, sous l’effet de la confiance accordée à l’IA, la figure humaine de l’expert tend à se transformer – voire déjà à s’effacer – devant ce qu’on pourrait nommer « l’expertise artificielle » ?
Et si oui, quelles conséquences sur le rapport entre savoirs scientifiques et société ?
Quelles transformations s’opèrent alors sur les capacités humaines nécessaires pour orienter la stratégie des organisations et décider de leurs finalités ?
Comment se construisent les procédures qui confèrent de l’autorité à une décision, notamment en matière de politiques publiques ?
Jusqu’où est-il possible d’« augmenter » les organisation et les institutions avec des systèmes d’IA sans pervertir leur sens ?
Enfin, quels dispositifs juridiques, législatifs, éthiques et politiques paraissent à même de garantir les démarches et les résultats de l’évolution de l’expertise ?
Ces questions constituent un point de départ pour une réflexion pluridisciplinaire sur la possible transformation de l’expertise à l’ère du déploiement de l’intelligence artificielle, dans le contexte de la mise sous influence croissante de l’opinion publique par les médias sociaux numériques et tandis que les systèmes d’algorithmes commencent faire montre d’une certaine capacité à assister la délibération humaine dans la prise de décision.
Le dialogue des savoirs, les mises en perspective et les essais de problématisation seront appréciées pour comprendre, dans la profondeur historique et en regard du présent, l’interaction entre les systèmes techniques, les pratiques professionnelles, les dispositifs sociaux, les constructions juridiques, les institutions publiques et les idées philosophiques.
Les propositions, rédigées en français, comprendront :
Le comité scientifique en charge de la journée d’étude organisée par le collège HumaniSIA de l’AFIA examinera les propositions de communication issues de toutes les disciplines académiques (SHS et STS) intéressées par ce sujet. Une publication des meilleures communications est prévue à l’issue de la manifestation.
Vos correspondants peuvent être contactés à l'adresse suivante :
(adresses également valides pour l'envoi des propositions de communication)